Qu’appelle-t-on la vente d’immeubles à rénover (VIR) ?
Une vente d’immeubles à rénover (VIR) diffère d’une vente classique d’un bien immobilier. Sa caractéristique réside dans le fait que le logement acheté nécessite des travaux de rénovation avant que l’acquéreur en prenne possession. C’est le vendeur qui se charge de réaliser les travaux nécessaires selon un descriptif détaillé, et un calendrier précis, prévus à la signature du contrat de vente. L’acheteur ne paie qu’une partie de son bien au moment de son acquisition et effectue ensuite des versements au fur et à mesure de la réalisation des travaux de rénovation. Une VIR a notamment pour but de protéger au maximum l’acquéreur.
La vente d’immeubles à rénover (VIR) : acheter un bien qui nécessite une rénovation avant d’en prendre possession
On parle de vente d’immeubles à rénover (VIR) pour désigner la vente d’un immeuble bâti, ou de l’une de ses parties, pour un usage d’habitation ou mixte (habitation et professionnel), qui doit être rénové dans un délai fixé par avance et avant que l’acheteur en prenne possession. Cette forme de vente est définie par les articles L. 262-1 à L. 262- 11 du Code de la construction et de l’habitation et concerne les contrats conclus depuis le 19 décembre 2008.
Dans le cadre d’une VIR, qui peut être à l’origine réalisée entre particuliers ou par l’intermédiaire d’un professionnel de l’immobilier, le vendeur s’engage vis-à-vis de l’acquéreur à réaliser (ou à faire réaliser) des travaux dans le bâtiment ainsi vendu, dans un délai imparti.
À sa signature, le contrat de vente transfère immédiatement à l’acheteur la propriété du sol et des constructions existantes. La VIR est un type de vente qui a pour but de protéger l’acquéreur quant à la réalisation des travaux que doit engager le vendeur, leur délai de réalisation et le respect de la livraison du bien.
La VIR concerne, en principe, exclusivement les immeubles qui relèvent du secteur protégé, soit les immeubles d’habitation et ceux à la fois d’habitation et à usage professionnel, donc pas les biens tels que les bureaux ou les commerces, qui font partie de ce que l’on appelle le « secteur libre ». Mais un acheteur et un vendeur peuvent décider malgré tout de recourir à ce type de vente pour des biens hors secteur protégé, dans le but de couvrir au maximum l’acquéreur.
Les travaux nécessaires à engager par le vendeur à l’occasion d’une VIR ne sont pas définis par la loi, notamment en ce qui concerne leur ampleur. En revanche, la vente d’immeubles à rénover ne peut pas être utilisée s’il s’agit de travaux destinés à rendre son état neuf à un bien. Ainsi, les travaux ne doivent pas être en lien avec une rénovation de la majorité des fondations, des éléments hors fondations déterminant la résistance et la rigidité de l’ouvrage, de la consistance des façades hors ravalement, ou encore liés à un ensemble d’éléments de second œuvre dans une proportion au moins égale à deux tiers pour chacun de ces éléments. Si c’est le cas, la vente du bien dépend du régime de vente d’immeuble à construire comme la vente en l’état futur d’achèvement (VEFA) par exemple.
Dans le cas d’une VIR, les travaux sont complétement à la charge du vendeur, pour leur réalisation et financièrement. Il est en effet le maître d’ouvrage. Comme l’indique le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), « C’est le vendeur qui passe les contrats d’entreprise et qui doit s’assurer que les travaux sont réalisés dans un délai précis. C’est également lui qui a la charge d’obtenir les autorisations d’urbanisme qui pourraient s’avérer nécessaires ».
De son côté, en attendant la fin des travaux qui concernent le bien qu’il a acquis, l’acheteur verse de l’argent au vendeur selon les modalités fixées dans le contrat de vente au départ, soit en plusieurs fois.
Les travaux prévus dans le cadre d’une vente d’immeubles à rénover sont considérés comme achevés dès lors que les travaux prévus au contrat ont été exécutés. L’achèvement des travaux fait l’objet d’une certification par un architecte ou un professionnel agréé en architecture. Le vendeur doit procéder à la réception, c’est-à-dire accepter l’ouvrage avec ou sans réserve.
Ensuite, le vendeur organise la livraison du bien en informant l’acheteur par lettre recommandée avec accusé de réception au moins 15 jours avant la date prévue au contrat pour sa livraison. Cette livraison est « officialisée » par la rédaction d’un procès-verbal.
La vente d’immeubles à rénover (VIR) : un contrat de vente spécifique
D’un point de vue réglementaire, la vente d’immeubles à rénover (VIR) ne nécessite pas obligatoirement de signer entre les parties un avant-contrat de vente, aussi appelé compromis ou promesse de vente.
Néanmoins, si l’acheteur et le vendeur décident d’avoir recours à une promesse de vente, cet avant-contrat doit forcément mentionner certaines informations. D’abord, les caractéristiques du bien vendu dan le cadre d’une VIR (surface, nombre de pièces, présence de dépendances et de dégagements), le dossier de diagnostic technique, la description des travaux qui vont être réalisés, ainsi que leur calendrier de réalisation. L’avant-contrat doit aussi indiquer le prix de vente et consigner l’engagement du vendeur de produire, lors de la signature de l’acte authentique de vente, les justificatifs de la garantie d’achèvement et des assurances de constructions si elles sont nécessaires.
À l’occasion d’une VIR, l’avant-contrat, s’il est rédigé, doit présenter en annexes un plan du bien ainsi acheté, une note technique indiquant la nature, la qualité des matériaux et les éléments d’équipement utilisés.
Le contrat de vente d’immeubles à rénover définitif doit faire l’objet d’un acte authentique, c’est-à-dire d’un acte rédigé et signé par un notaire. Comme pour un éventuel avant-contrat, il doit comporter les éléments obligatoires cités ci-dessus, mais aussi le délai de réalisation des travaux avec une date indicative de livraison de ces travaux, les justificatifs de la garantie financière d’achèvement des travaux fournie par le vendeur, les souscriptions du vendeur aux différentes assurances de responsabilité et de dommages si nécessaire, ainsi, qu’en annexe, notamment une attestation de la réalité de la répartition du prix de du bien entre l’existant et les travaux.
Dans le cadre d’une vente d’immeubles à rénover (VIR), l’acheteur paie son bien au fur et à mesure de l’avancement des travaux
Contrairement à une vente de biens immobiliers classique, l’acheteur ne verse pas au vendeur la totalité du prix du bien au moment de la signature de la vente définitive.
En effet, il effectue ses paiements au fur et à mesure de l’avancement des travaux selon des plafonds définis par le Code de la construction de l’habitation : soit, le versement d’une somme correspondante au prix du bien existant lors de la signature de la vente, 50 % d’une somme équivalente au prix des travaux lorsque ces derniers sont achevés, 95 % du prix du bien quand les travaux sont entièrement terminés et le solde à la livraison de son bien. Toutefois, le vendeur et l’acheteur ont la possibilité de prévoir des paiements intermédiaires à ce calendrier.
Les obligations du vendeur lors d’une vente d’immeubles à rénover (VIR)
Lors de l’acte de vente définitif d’une vente d’immeubles à rénover, le vendeur doit obligatoirement justifier de l’existence d’une garantie financière d’achèvement des travaux. Cette garantie prend la forme d’une caution solidaire donnée par un établissement de crédit, une société de financement ou une entreprise d’assurance agréée à cet effet, qui permet de payer les sommes nécessaires à la réalisation finale des travaux prévus dans le cas où le vendeur ne disposent plus d’assez de fonds pour achever les travaux de rénovation.
Dans cette situation, l’acquéreur ne verse pas le solde du prix de vente au vendeur mais auprès de ce garant.
En raison des travaux nécessaires qui déterminent le recours à une VIR, le vendeur a des obligations par rapport à certaines assurances, sous peine de sanctions. Il doit ainsi souscrire des assurances dommages ouvrage et de responsabilité civile destinées à couvrir les travaux de rénovation du bien.
Si le vendeur est un professionnel, il a pour obligation de détenir une assurance de responsabilité civile professionnelle.
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