Prix chaudière à granulés : conseils, coût de pose, budget et devis !

Le chauffage représente le plus gros pôle de consommation énergétique des ménages, soit 66 % de l’énergie totale selon l’ADEME.

Il fait donc partie intégrante et majoritaire des efforts à produire pour limiter l'empreinte carbone de l'habitat, et plus globalement pour répondre aux enjeux environnementaux du siècle. Le chauffage au bois recourt à une énergie renouvelable, ce qui limite l'impact sur l'épuisement des énergies fossiles. Intéressons-nous ici à la chaudière à granulés. Quelles sont ses performances ? Comment fonctionne-t-elle ? Quel coût d'achat et d'installation représente-t-elle ? A quelles aides financières se rend-elle éligible ? A qui faire appel ? On vous dit tout.

Qu'est-ce qu'une chaudière à granulés ? Quel fonctionnement ?

Pour comprendre rapidement le système de la chaudière à granulés, disons qu'il s'agit d'un système de chauffage similaire à celui d'un poêle à granulés, qui agit donc par la combustion des granulés de bois, mais dont la chaleur se propage par des radiateurs installés dans chaque pièce, là où le poêle à bois diffuse la chaleur par l'inertie de sa cuve. C’est un équipement performant à la fois économique et écologique, car il utilise le bois, une énergie renouvelable et peu coûteuse. Les granulés sont de petits bâtonnets cylindriques de bois issus du compactage des résidus de scierie sans colle ni additif, qui intègrent notamment les sciures et les copeaux.

Et en pratique, comment ça fonctionne ?

Les granulés, aussi appelés "pellets" du terme francisé, peuvent être stockés de deux façons :

• Dans un silo : Un silo est un réservoir directement relié à la chaudière, ce qui permet l'automatisation de l'alimentation de la chaudière en granulés. Le silo devra être installé à plus d'1 mètre de la chaudière pour que la chaleur diffuse ne détériore pas la qualité des pellets. Il peut être maçonné, enterré, en cuve plastique ou textile, et conçu parfaitement sur mesure si besoin;
• Dans une pièce de l'habitation : Celle-ci devra disposer d'une place suffisante pour le stockage, mais ne pas être exposée à l'humidité, qui viendrait alors faire gonfler les pellets, et impacter leur rendement, voire les rendre inutilisables. Le bois à brûler doit toujours être parfaitement sec pour être performant.

Quel que soit le choix fait, le lieu de stockage devra être facilement accessible pour les livreurs de granulés, et pour les tuyaux souffleurs. Les pellets sont donc acheminés automatiquement ou manuellement jusqu'au foyer de la chaudière. Le fonctionnement peut se résumer simplement : les granulés vont brûler dans la chaudière. La chaleur dégagée par la combustion va chauffer l'eau qui circule dans la tuyauterie jusqu'à chaque radiateur, pour chauffer chaque pièce. La chaudière à granulés est équipée d'un cendrier qui recueille les cendres au fur et à mesure de la combustion.

Ajoutons que la chaudière à granulés peut également produire de l'ECS (Eau Chaude Sanitaire). Pour ce faire, en plus de la tuyauterie de chauffage, il faut également la relier au ballon d'eau chaude de l'habitation.

Les types de chaudières à granulés

Il existe trois modèles de chaudières à granulés, chacune disposant d'une technologie d'alimentation ou de combustion différente. En jeu : la performance énergétique de l'appareil.

• La chaudière à granulés avec vis sans fin : Elle est équipée d'un tube incliné qui alimente la chaudière en bois. Le mécanisme du tube nécessite un raccordement à l'électricité. Le fonctionnement est simple et fiable, mais il nécessite un stockage des pellets à toute proximité de la chaudière;
• La chaudière à granulés à aspiration : Directement reliée à un silo, elle dispose d'un mécanisme qui aspire automatiquement les granulés jusqu'au brûleur de la chaudière. L'installation est plus complexe, mais idéale lorsque le silo est installé à plusieurs mètres de la chaudière;
• La chaudière à granulés à condensation : Plus performante, elle vient récupérer les calories des fumées produites par la combustion pour augmenter son rendement thermique. Elle est donc plus performante, plus économique en terme de rendement, mais plus chère à l'achat.

Quelle puissance choisir pour sa chaudière à granulés ?

Le plus généralement, la puissance commercialisée des chaudières à granulés avoisinera les 10 à 30 kW. Pour connaître la puissance idéale à choisir, il convient d'étudier plusieurs paramètres propres au logement :

• La surface à chauffer : En-dessous de 80 m², on peut considérer qu'une puissance de 10 kW suffira. Au-delà, il faudra augmenter la puissance. La surface à chauffer doit également s'apprécier en terme de volume (hauteur sous plafond, étage ou plain pied, répartition des radiateurs, etc.);
• L'isolation thermique du logement : A titre d'exemple, pour une habitation de 100 m², une puissance de 10 kW pourra suffire si elle est bien isolée, ou plutôt entre 15 et 25 kW si l'isolation n'est pas optimale;
• L'exposition de l'habitation : Si l'habitation dispose d'ouvertures modernes et conformes aux normes de performance énergétique, son exposition au soleil pourra limiter le besoin de chauffage, donc ne pas nécessiter une trop haute puissance;
• La fonction de la chaudière : Si elle est réservée à la fonction chauffage de l'habitation, ou bien si elle assume également la production d'eau chaude sanitaire, la puissance devra être adaptée pour offrir un confort d'usage satisfaisant.

Quels sont les avantages et les inconvénients de la chaudière à granulés ?

En utilisant les déchets de bois comme combustible, la chaudière à granulés se place évidemment parmi les équipements de chauffage les plus performants du marché :

• Un impact limité sur l'environnement : En utilisant une énergie renouvelable pour fonctionner, l'équipement peut être classé parmi les systèmes de chauffage écologiques. Ajoutons que le pellet est déjà un déchet de scierie, ce qui favorise le recyclage des matières, et qui rajoute à la démarche écologique;
• Une économie significative sur la facturation : La chaudière à granulés est une solution de chauffage très économique. Elle permet de réaliser jusqu'à 30 % d'économie par rapport à une chaudière à gaz classique. L'économie doit s'étudier sur le rapport au chauffage, mais aussi à la consommation électrique et au prix du pellet, qui avoisine à l'été 2023 les 530 € TTC la tonne en vrac, et les 550 € TTC la palette d'1 tonne. Pour mieux chiffrer, disons que l'on puisse considérer qu'il faille environ 3 tonnes de pellets par an pour chauffer un logement de 150 m². Généralement, 2 kg de pellets équivalent à 1 m³ de gaz, et à 11 m³ de fioul;
• Un très bon rendement global : Le rendement d'une chaudière correspond au rapport entre l'énergie produite et l'énergie consommée par l'équipement. Plus le rendement est élevé, plus il est performant puisqu'il produit alors plus d'énergie qu'il n'en consomme. La chaudière à granulés promet un rendement supérieur à 85 %, et pouvant grimper jusqu'à 100 %;
• Une précision de température : En équipant la chaudière à granulés d'un thermostat programmable, les économies d'énergie peuvent être décuplées. Une température consigne sera définie, en-dessous de laquelle la combustion s'enclenche. Il est même possible de paramétrer la programmation pour différencier les jours de la semaine et les horaires, pour adapter les besoins en chauffage selon la présence ou absence des occupants du logement.

L'inconvénient majeur de la chaudière à granulés réside dans la contrainte du stockage des pellets. Il faut de la place, vérifier l'alimentation du réservoir, et le positionner à distance suffisante de la chaudière, dans un endroit frais et sec, à l'abri de la lumière. Si ces conditions requises ne sont pas réunies, l'alimentation du foyer devient alors plus contraignante car chronophage et récurrente.

Quel budget dédier à sa chaudière à granulés ?

C'est probablement un autre inconvénient de la chaudière à granulés. Elle fait partie des équipements parmi les plus chers sur le marché. Son niveau de performance la rentabilise rapidement malgré tout. Il faudra compter entre 12 et 20 000 € pour la faire installer. Un écart de 8 000 € qui traduit bien-sûr les variations selon la marque choisie, la puissance, le système de chargement du pellet, etc. Ajoutons qu'il faudra compter entre 1 000 et 3 000 € pour la main-d'œuvre du professionnel chauffagiste. Le coût sera plus élevé si la chaudière est équipée d'un silo à installer également.

A quelles aides financières la chaudière à granulés est-elle éligible ?

Les chaudières à granulés offrent l’avantage non-négligeable d’être éligibles aux aides suivantes :

• La Prime Rénov’ : C’est l’une des désormais nombreuses aides de l’Etat en faveur de la transition écologique et énergétique. Depuis le 1^er janvier 2021, elle peut être décernée à tout propriétaire faisant installer un système de chauffage plus écologique, sans condition de ressources;
• L’Eco-PTZ : Comme son nom l’indique, c’est un emprunt à taux zéro accordé pour entamer des travaux de rénovation écologique en vue d’améliorer la performance énergétique de votre logement. Lancé en 2009, il a évolué en 2019 en réduisant le "bouquet de travaux" jusqu’alors obligatoire à au moins l’un des travaux de rénovation permettant d’y accéder;
• La prime Coup de pouce chauffage : Elle est octroyée dans le cadre des Certificats d'Economie d'Energie (CEE) des fournisseurs d'énergie. Tout le monde y est éligible, mais elle peut être majorée pour les revenus les plus modestes;
• Le chèque énergie : Destiné aux ménages les plus modestes, il peut atteindre 200 € pour aider au paiement des consommations énergétiques des logements dits "passoires thermiques", ou bien pour y réaliser des travaux de rénovation;
• La TVA à 5,5 % : Le remplacement d'une chaudière fioul, comme de tous travaux de rénovation énergétique, profite d'une TVA à 5,5 % au lieu de 20 %, ce qui s'en ressent sur la facture;
• Les éventuelles aides financières locales, accordées par les collectivités territoriales, en soutien à la transition énergétique. Par exemple, certaines collectivités exonèrent temporairement de taxe foncière, partiellement ou totalement, les foyers qui réalisent des travaux d'économie d'énergie. Les logements éligibles sont alors ceux achevés avant le 1^er janvier 1989, ou bien avant le 1^er janvier 2009 mais dont le niveau de performance énergétique est supérieur à celui qu'impose la législation. Il faudra en faire la demande à la mairie ou auprès de l'intercommunalité.

Deux points de vigilance quant à l’obtention de ces aides :

• Le premier sur la demande d’aide qui devra être déposée avant la signature du devis proposé par le professionnel, sous peine de ne pas être attribuée;
• Le second point d’alerte concerne le choix du professionnel à qui vous achèterez la chaudière et la ferez livrer et poser, qui devra être certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

A qui faire appel pour installer sa chaudière à granulés ?

Comme pour tous travaux de rénovation énergétique, contacter un artisan labellisé RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) est probablement le meilleur conseil à donner pour s’assurer du sérieux, de la fiabilité et du niveau d’expertise à la hauteur de vos attentes. Mis en place depuis 2011, le label RGE est décerné aux professionnels du bâtiment spécialisés dans les travaux de rénovation énergétique ou dans l’installation d’équipements utilisant des énergies renouvelables. Il garantit des travaux réalisés selon les normes françaises en vigueur, mais c'est également lui qui permettra de percevoir les aides financières précitées.

Egalement, il est conseillé de faire appel à un installateur certifié QUALIBOIS. Cette charte qualité est signée par tous les installateurs de systèmes de chauffage au bois. Les engagements consignés sur la charte QUALIBOIS portent sur le respect des obligations de l’entreprise, des règles professionnelles et sur la qualité des informations, des conseils et des prestations fournies aux clients notamment les particuliers, avant, pendant et après l’installation et la mise en service des équipements performants de chauffage domestique au bois.

Prévention : penser à l'entretien annuel de la chaudière à granulés

L’entretien annuel de l’appareil de chauffage est obligatoire, quel qu’il soit. Ne pas le faire expose le propriétaire à de gros risques financiers, notamment en cas d’incendie provoqué par l’appareil où l’assurance pourrait ne rien prendre en charge sous le motif d’un refus volontaire et conscient de ne pas avoir assuré le bon état de fonctionnement de l’appareil.

Lors de l'entretien, le professionnel va procéder au nettoyage, au ramonage et au contrôle du bon état de fonctionnement de l'équipement. Il remettra ensuite au particulier une attestation à conserver, notamment pour l'assurance en cas de sinistre. L'entretien du bac à cendres, et la vérification du remplissage du silo tout au long de l’année reste à la main du particulier.

Evidemment, selon le type de chaudière installé, les composants à vérifier et la formation nécessaire pour pouvoir le faire, le tarif d’entretien annuel dans le cas d’une souscription à un contrat d’entretien diffèrera du simple au double. On peut estimer en moyenne un tarif d’entretien annuel entre 100 et 200 €, soit 30 à 50 € de plus qu’une révision simple sans contrat. Si vous êtes propriétaire, il est fortement conseillé d’opter pour un contrat, qui couvrira généralement l’ensemble des pièces usées, de la maintenance et des pannes.