Piscine naturelle : descriptif, prix, devis, budget de construction

On la connaît mieux sous le nom de piscine écologique ou d'étang de baignade. La piscine naturelle a de quoi séduire les amoureux de la nature, attirés par le confort d'un bassin privé.

Pour contrer les piscines traditionnelles trop artificielles, la piscine naturelle peut être l’alternative parfaite. Quelles sont ses propriétés, et quel budget y consacrer ? On vous explique.

Encore peu employée, qu'est-ce qu'une piscine naturelle ?

Là où l’objectif principal et unique d’une piscine standard est de disposer du confort de baignade à domicile, la piscine naturelle est la reproduction fidèle d’un point d’eau naturel, comme l’on pourrait se baigner dans une rivière, dans un lac ou dans un étang. En quoi reproduit-elle fidèlement l’authenticité de la nature ? En combinant la présence des végétaux et micro-organismes naturellement présents dans ces points d’eau, qui participent à leur purification. En clair, la piscine naturelle offre à la fois l'esthétisme d'une piscine privative, et le charme d'une démarche parfaitement écologique et respectueuse de l'environnement et de la biodiversité qui nous entoure.

Alors concrètement, qu'a-t-elle de si différent d'une piscine plus classique ? Notons deux principaux éléments qui la distinguent largement de tout autre bassin :

• Un véritable écosystème : La piscine naturelle est aux antipodes des piscines traditionnelles qui visent l'extermination de la faune ou de la flore au sein du bassin. La piscine écologique repose sur le procédé inverse. La faune se débarrasse des bactéries pathogènes, comme par exemple les libellules qui mangent les larves de moustiques. Les bactéries non-pathogènes se nourrissent des déchets organiques, et la flore oxygène l’eau. C’est un véritable écosystème où chacun trouve sa place;
• L’absence de produit chimique : C’est bien l’action de l’écosystème présent dans la piscine, les végétaux et micro-organismes, qui permettra de purifier et régénérer l’eau, comme dans un point d’eau 100 % naturel. Eviter le chlore ou autre produit désinfectant agressif permet de réduire les risques d’irritations de la peau, type eczéma, des muqueuses ou des yeux, type conjonctivite, comme les risques d’affections respiratoires type asthme, lésions pulmonaires, etc. Toutefois, une pompe de filtration sera indispensable pour que la piscine ne devienne pas une fourmilière à bactéries et à saletés. Ainsi, la zone dite de purification filtrera l’eau pour apporter le confort à la zone de baignade.

La piscine naturelle comportera au moins deux bassins dissociables indispensables :

• Un bassin de baignade, évidemment, permettant la nage ou la détente,
• Un bassin de filtration, qui en fait une baignade écologique. C’est le principe de lagunage qui fera le travail par l’auto-épuration de l’eau par les plantes, les bactéries et les UV,
• Un bassin de régénération, optionnel quant à lui, qui sera moins profond pour permettre une eau chauffée plus rapidement et redistribuée dans le bassin de nage.

Quel est le budget global de construction d'une piscine naturelle ?

Le budget de construction d'un tel ouvrage doit se penser dans un ensemble. Le bassin en lui-même représente un coût, mais bien d'autres dépenses gravitent autour, pour un coût global bien plus onéreux dont le propriétaire doit avoir pleinement conscience. Précisons toutefois que les estimations sous-citées sont indicatives. Le coût réel dépendra évidemment d'une multitude de paramètres propres à chaque chantier.

Les travaux de terrassement et la stabilisation du sol

Généralement, le pisciniste réalise lui-même cette prestation, ou peut parfois la déléguer à un prestataire sous-traitant. Quoi qu’il en soit, le détail du coût de la préparation du sol pour accueillir la piscine sera indiqué sur le devis du pisciniste. Des tranchées permettront le passage de câbles pour l’alimentation électrique du local technique, et le passage de tuyaux ou des bondes de fond, pour mettre en place un skimmer d’aspiration en surface, et pour la circulation de l’eau, du bassin d’épuration au bassin de baignade. Si une partie est plus profonde qu’une autre, le professionnel se basera sur le point 0 le plus profond pour établir la base du terrassement. Comptez entre 1 500 et 3 000 € pour faire réaliser ce type de travaux.

La conception ou l'implantation du bassin

La piscine naturelle coûtera environ 600 € du m², pour la fourniture des matériaux et la construction. Elle est bien plus onéreuse qu’une construction de piscine traditionnelle. Attention, il faut bien garder à l’idée que deux bassins seront bien distincts, le premier pour la baignade, et le second dédié à la filtration. Aussi, seuls 50 % de la piscine seront utilisés pour la nage.

Plus tard, à ce tarif viendra s’ajouter l’achat des plantes aquatiques et des ornements pour reproduire un vrai espace naturel (pierres, rocailles, fontaine, etc.). Egalement, le lagunage sera introduit une fois la piscine naturelle prête. C’est l’étape où les plantes sont installées. Les plantes épuratives joueront le rôle de filtrage de l’eau pour absorber les métaux responsables de la prolifération des algues présents dans l’eau. Les plantes oxygénantes apporteront l’oxygène à l’eau et favoriseront le développement de bactéries. Enfin, les plantes décoratives lutteront contre la prolifération des bactéries puisqu’elles diminuent l’exposition directe au soleil. Le système de circulation de l’eau sera alors mis en place.

Le dallage en pourtour

Il s'agit du revêtement de sol qui entoure le bassin sur une largeur minimale d'1m20. Il sera apprécié pour l’esthétisme qu’il apporte à l’équipement, mais aussi pour ses qualités antidérapantes, résistantes au gel, aux UV, et à l’eau évidemment, ou plus exactement aux produits traitants de l’eau. En accord avec le style de la piscine naturelle, mais aussi l’environnement, le style du jardin et le style de la maison, le dallage pourra être en pierres naturelles ou reconstituées, en carrelage, en béton, en terre cuite, en bois, ou en bois composite. Comptez environ 50 € HT par heure de main d’œuvre, ainsi que le prix du matériau, soit environ 100 € par dalle en pierre naturelle, entre 2 et 15 € pour une dalle bois, entre 2 et 7 € pour une dalle béton.

L'intervention des professionnels

Le pisciniste est un constructeur, rénovateur et distributeur de piscine. Il en est le professionnel par excellence. Présent sur l’ensemble du projet, il accompagne ses clients de ses prémices jusqu’à la réception des travaux, et même au-delà par un contrat d’entretien, et par sa garantie décennale durant dix années. Idéalement, il faudra faire le choix d’un pisciniste spécialisé dans les piscines biologiques. Ce type d’installation est bien plus particulier et dépasse le savoir-faire d’un pisciniste "généraliste". Il devra savoir vous conseiller sur le choix des plantes aquatiques, épuratrices, oxygénantes ou décoratives, et sur le maintien de l’écosystème, ce qui est primordial. Si l’écosystème n’est pas correctement préservé, alors la qualité de l’eau sera impactée, et sans produits traitants, il sera alors difficile d’apprécier la baignade.

De nombreux corps de métier sont appelés à intervenir sur un tel ouvrage, généralement coordonnés par le pisciniste. Pour chacun, ce sont des coûts de main d'œuvre, mais aussi des coûts de location de matériel ou d'équipements particuliers, auxquels s'ajoutent les coûts des matériaux bien-sûr.

Piscine naturelle : un entretien peu contraignant, mais qui reste coûteux

L’entretien d’une piscine naturelle est bien moins contraignant que celui d’une piscine classique. L’action conjointe et permanente de l’écosystème présent et du système de filtration évite le recours aux produits de traitement, donc au contrôle de pH, de TH et de TAC. En effet, les plantes flottantes purifient et oxygènent l’eau en régulant ses nutriments, et les bactéries et les animaux transforment les déchets organiques présents dans l’eau en nutriments assimilables par les plantes. Une fois la flore bien installée, c’est la faune qui viendra se développer naturellement : insectes, puces d’eau, escargots d’eau, grenouilles. Les poissons seront déconseillés pour ne pas attirer les oiseaux qui laisseraient des fientes sur les abords de la piscine.

Si l’écosystème agit en autonomie pour nettoyer l’eau, un entretien des parois du bassin sera tout de même nécessaire, une fois par mois en période hivernale, et une fois par semaine l’été, notamment pour ne pas laisser s’accumuler des algues proliférantes et les feuilles mortes laissées à la surface de l’eau par le vent. Un robot aspirateur pour piscine naturelle pour les parois et le fond du bassin sera idéal. Les robots les moins chers avoisineront les 200 € au minimum, mais les plus performants pourront grimper jusqu'à 2 500 €. Pour donner quelques précisions supplémentaires, disons qu'un robot de piscine hydraulique avoisinera les 100 à 500 € ; un robot électrique avoisinera plutôt les 700 à 2 000 €. Le robot solaire se trouvera aux alentours des 600 €.

Enfin, faire entretenir sa piscine naturelle par un professionnel coûtera entre 200 et 400 € par visite, qui pourra être hebdomadaire comme mensuelle selon la période. Il se chargera de l'entretien global, et de veiller à ce que la biodiversité ait conservé son équilibre.

Une fiscalité plus clémente avec la piscine naturelle

Comme toute piscine privée, la piscine naturelle doit faire l'objet d'une déclaration au service d'urbanisme communal ou intercommunal. En effet, quel que soit le type de bassin implanté, la Règlementation nationale d'urbanisme (RNU) impose des démarches administratives selon la taille du bassin :

• La piscine de moins de 10 m² ne nécessite aucune démarche particulière de la part du propriétaire, même si celle-ci est enterrée. Attention toutefois à s'assurer de l'absence de contraintes plus particulières inscrites au Plan Local d'Urbanisme ou au Plan d'Occupation des Sols de la commune. A priori toutefois, les piscines naturelles, qui disposent d'au moins deux, voire trois bassins, ne sont pas des piscines de moins de 10 m²;
• Une piscine d'au moins 10 m², et de moins de 100 m², doit faire l'objet d'une déclaration préalable de travaux. Elle doit respecter les règles d'urbanisme. Le projet doit donc être correctement présenté, avec une projection du rendu final, la description de la superficie et des matériaux choisis. A compter de la date de dépôt du dossier, un retour du service urbanisme de la commune ou de l'intercommunalité sera rendu sous 1 mois;
• Une piscine de plus de 100 m² devra faire l'objet d'une demande de permis de construire. Comptez alors un délai de 2 mois pour l'instruction du dossier, ce à compter de la date de dépôt du dossier, ainsi qu'un délai d'affichage durant lequel le voisinage peut s'opposer au projet. Attention à ne pas négliger cette étape. Si le voisinage ne pourra s'opposer au projet sur un motif d'urbanisme, puisqu'il aura été déclaré conforme par l'autorité administrative, il pourra s'y opposer sur un autre motif, comme la gêne sonore occasionnée, les conséquences ou contraintes occasionnées, le vis-à-vis, etc.

Si les exigences d'urbanisme restent les mêmes pour une piscine naturelle, elle profite en revanche d'une fiscalité bien plus clémente. Là où la piscine classique se voit imposée une revalorisation de la taxe foncière, la piscine naturelle en est exemptée. Pourquoi ? Parce la piscine classique est assimilée à une dépendance, alors que la piscine écologique est assimilée à un ornement de jardin. Plutôt que de piscine, il faudra plutôt parler de "bassin naturel" sur la déclaration de travaux ou sur le permis de construire.

Des règles de sécurité plus souples, mais pourtant indispensables

Depuis 2004, il est obligatoire d'installer un système de sécurité légalement valable dès lors qu'une piscine est implantée au sein d'une propriété privée. Il pourra s'agir de l'un ou de plusieurs des systèmes suivants :

• Une bâche de piscine,
• Une barrière de piscine,
• Un volet de piscine,
• Une alarme de piscine,
• Un abri de piscine.

Encore une fois, la réglementation est plus clémente avec la piscine naturelle. Pour ne pas dénaturer l'esprit écologique, et puisque la piscine naturelle est assimilée à un ornement de jardin, elle n'a pas l'obligation d'être équipée de l'un de ces systèmes. Evidemment, nous nous empressons de préciser que l'absence d'obligation ne signifie pas qu'il soit recommandé de ne pas équiper de système de protection. Le risque de chute et de noyade est exactement le même, tout aussi présent que pour une piscine plus classique. La sécurité doit primer sur le réglementaire. A minima, pour ne pas dénaturer l’authenticité du bassin naturel, une alarme de piscine est souhaitable pour détecter tout mouvement anormal. Son coût démarrera aux alentours des 200 € pour les systèmes immergés, et pourra dépasser les 1 000 € pour les systèmes avec capteur. Les alarmes périphériques de piscine environneront les 700 €. Toutefois, si l’alarme de piscine est un moyen d’alerte, elle ne se suffira pas à elle seule pour sécuriser le bassin.

En revanche, pour ce qui est de la sécurité de l'ouvrage, la garantie dommage ouvrage reste obligatoire dès lors que des fondations et autres travaux de gros œuvre sont entrepris. Son montant représente un pourcentage allant de 1 à 3 % du montant total de la construction, avec un plafond minimal avoisinant les 1 500 à 2 000 €. Si c’est un budget conséquent à ajouter, il est nécessaire pour être en conformité avec la réglementation, mais aussi pour protéger son ouvrage de la sinistralité qu’il pourrait subir, notamment par des fuites d’eau et des fissures prématurées.